Reynaud, Léonce
1 novembre 1803
Lyon
14 février 1880
Paris
Française
Ingénieur
Né en 1803 dans une famille bourgeoise ruinée par les guerres, Léonce Reynaud est admis à l'Ecole polytechnique en 1821. Il en est renvoyé de l’École polytechnique en 1822 pour ses idées républicaines et se consacre à l’architecture, étudiant aux Beaux Arts, voyageant en Italie. Les journées de juillet 1830 lui ouvrent les portes d’une carrière au corps des Ponts et Chaussées. Il rencontre Léonor Fresnel, alors secrétaire de la Commission des Phares. Celui-ci lui demande de rédiger des avis sur les projets de phares proposés par les ingénieurs du littoral. En avril 1834, Fresnel confie à Reynaud, alors âgé de trente-deux ans, la responsabilité du difficile chantier des Héaux de Bréhat. La réussite de ce projet va orienter la carrière de Reynaud. Dès le début des années 1840, Fresnel le désigne comme son successeur et lui confie certaines tâches administratives, comme l’inspection des travaux en cours. Léonce Reynaud, qui se bat avec les nombreux problèmes du chantier des Héaux, est appelé aux fonctions de professeur d’architecture à l’École polytechnique. Au départ de Léonor Fresnel, Reynaud prend les rênes du Service des phares. Sans négliger les sujets techniques – l’électricité, la couleur des feux, le balisage –, il marque de son empreinte l’architecture des phares en France. Dans un dossier de candidature à l’Académie des sciences, il précise que : « sur 291 phares de divers ordres actuellement allumés […], 131 ont été établis sous [sa] direction, et la plupart d’après [ses] plans ». Reynaud s'implique particulièrementd dans le projet du phare des Baleines (Ile de Ré, 1854) et du grand phare métallique pour la Nouvelle-Calédonie, Amédée. Il impose également des plans type pour les maisons-phares. Reynaud rédige un important Mémoire sur l’éclairage des côtes de France (1864), première synthèse des travaux entrepris depuis le début du XIXe siècle. Son long directorat contribue à stabiliser l’organisation du Service des phares, auquel il donne un toit à Paris, en dessinant les dépôts du quai de Billy (1848) et de la colline de Chaillot (1869). Le Service des phares lui rendra hommage en plaçant un buste à son effigie dans les principaux édifices des côtes de France.
École nationale des ponts et chaussées