Phare de la Vieille
1882 - 1887
Granit
Pierre
Béton
26,90 m
Feux : 3 occ. blanc rouge vert, 12 s ;
Optique : Lentille 4/5 horizon, focale 50 cm, diam. 3 m
Lanterne : Lampe halogène 250 W
Aide sonore : Vibrateur ELAC-ELAU 2200 (2+1 sons, 60 s)
Portée 18 milles
Automatisé le 14 novembre 1995
L’éclairage du Raz de Sein est un bon exemple pour comprendre comment la morphologie des aides à la navigation évolue au cours du XIXe siècle. Pour la Commission des phares de 1825, la règle est simple : de nuit, « on ne doit jamais approcher l’extrémité de la chaussée de Sein » dont l’extrémité demeure mal connue, malgré les « travaux opiniâtres » des hydrographes. Il est donc décidé d’indiquer le gisement des dangers à l’aide d’un puissant feu fixe sur la pointe du raz et d’un feu secondaire clignotant sur l’île. L’alignement des deux feux constitue ainsi une frontière de lumière qui ne saurait être franchie. La décision de construire Armen s’inscrit dans cette démarche.
En 1860, alors que les travaux d’Armen commencent à peine, la réflexion s’engage pour améliorer la navigation dans le passage du raz de Sein, emprunté par les seuls pêcheurs. Le cabotage, soumis à la concurrence du chemin de fer, fait partout pression sur le Service de phares pour baliser des routes nocturnes dangereuses mais plus proches des côtes. Il s’agit ici d’éviter un long détour au-delà de la Chaussée. La roche dite de Gorlebella est choisie pour le projet d’une tour, inspirée du plan des Triagoz. Elle devient La Vieille. En 1869, les travaux d’une maison-phare démarrent sur le rocher de Tévennec pour deux raisons : il faut occuper les ouvriers du chantier d’Ar-Men, trop souvent réduits à l’impuissance par la houle, et allumer un feu entre Sein et la pointe du Raz en attendant la construction de la Vieille. Le chantier ne commence qu’en 1882 et dure cinq ans. En 1887, le phare de la Vieille est allumé, tandis que le feu du bec du Raz, éteint et transformé en sémaphore. L’aménagement du Raz continue après l’allumage de la Vieille avec la construction d’une tourelle octogonale, la Plate, également appelée la « Petite Vieille ». Son feu à gaz automatique s’allume en 1911, après 24 ans d’efforts. L’ensemble des feux construit et leur jeu de secteurs contribue à la sécurité des marins qui s’engagent dans le Raz, défiant les forts courants qui ont longtemps contrarié le déploiement des aides à la navigation.
École nationale des ponts et chaussées