Phare de la Coubre
1905
Béton de ciment
64 m
Feu blanc 2 éclats, 10 s ;
Optique : Lentille tournante 4 panneaux 1/4, focale 50 cm
Lanterne : Lampe halogène 1 000 W ;
Portée : 28 milles
Automatisé en 2000
2011/04/15 : inscrit MH
Le balisage de la Gironde fut un redoutable casse-tête pour les ingénieurs du service des phares. Vers 1880, on ne recense pas moins de 17 feux entre La Coubre et Pauillac pour diriger les bateaux dans les passes nord et sud de l’estuaire. L’arsenal de la signalisation décline toutes les techniques disponibles à l’époque : feux à terre ou flottants, maisons-phare, tours de fer ou de pierre. Cordouan servit ainsi à tester les nouvelles technologies d’éclairage de Borda puis de Fresnel. Deux raisons expliquent ces expériences de construction : les mouvements des bancs de sable, qui déplacent les passes d’accès, et l’instabilité du trait de côte.
A la Coubre, les caprices de la mer obligent les ingénieurs à rebâtir quatre fois le feu. En 1830, une petite charpente de bois est construite, remplacée par une première tour en maçonnerie quelques années plus tard. Vers 1860, le bois revient à la mode, plus précisément le sapin, qui sera également utilisé non loin de la Coubre, à Pontaillac, un feu qui signale la passe des Charentais
Dans les années 1870, les phares métalliques nourrissent l’espoir d’une plus grande flexibilité dans l’implantation des feux d’alignement. D’étranges tripodes s’élèvent de part et d’autre de la Gironde, à la Palmyre et au Richard. Une solution proposée par Gustave Eiffel, est donc étudiée en 1895 à La Coubre pour remplacer l’échafaudage de bois qui pourrit. Mais les ingénieurs choisissent la pierre. Moins de dix ans plus tard, la mer ruine l’édifice, qui s’écroule en 1907. L’ingénieur Alexandre s’en remet alors à la résistance d’un béton renforcé par des armatures métalliques, ou béton armé. Un siècle plus tard, le phare tient toujours, mais La Coubre nous rappelle que les phares ne sont pas éternels.
École nationale des ponts et chaussées