Phare du Cap Spartel
1861-1864
Brique
25 m
Optique simple focale 0,92m
Caractère : 4 éclats blancs toutes les 20 secondes
Portée : 30 M
La construction d'un phare sur la rive africaine du détroit de Gibraltar est décidée après le naufrage en 1860 de la frégate-école Doña Isabel au large de Tanger qui entraîne dans la mort 250 jeunes cadets de la Marine brésilienne. « Au nom des nations chrétiennes» et aux frais du sultan, La France est chargée de construire un feu à l’entrée du détroit de Gibraltar. Allumé en 1864, le phare du cap Spartel, près de Tanger, est une fantaisie orientalisante de Léonce Reynaud, construite par le conducteur des Ponts et Chaussées Léon Jacquet. « Ici, tout va manquer » : dès son premier courrier, Jacquet se plaint à Reynaud du manque de matériaux, de main-d’œuvre qualifiée, et réclame des ouvriers français. Il est aidé par deux anciens ouvriers du chantier des Barges, un appareilleur, Charlot, et un tailleur de pierre, Merian, bientôt rejoints par deux autres artisans. Mais Reynaud tente de le convaincre de porter un regard plus constructif sur les ressources matérielles et humaines du pays, dont il doit tirer le meilleur parti. En juillet 1861, Jacquet envoie à Reynaud le dessin du phare auquel il tenta « de donner un certain caractère mauresque » : un quadrilatère avec une tour en façade sur l'un des côtés. Toutes les pièces – chambres des trois gardiens, cuisine, buanderie et fournil – ouvrent sur une cour intérieure, « bordée d'un portique à arcatures mauresques, avec bassin au centre ». Reynaud propose de nombreuses modifications, appuyées de croquis, et suggéra d'adopter plus largement la brique. Jacquet achève péniblement les travaux du cap Spartel et rentre, épuisé et affaibli, en France.
École nationale des ponts et chaussées